Discorso
18 settembre 2013

Lancement de l’étude DEMOS "Democracy in Europe can no longer be taken for granted..." - version française

Bruxelles


Chers amis,

Merci de m’avoir associé à la présentation de cette étude sur la démocratie dans l’Union européenne.

C’est un travail très rigoureux qui a été mené par DEMOS et ses chercheurs et je tiens à les en remercier chaleureusement.

Nous avons entrepris un travail complémentaire à la FEPS qui sortira cet automne et qui porte – Etat après Etat - sur les formations politiques qui profitent de cette situation nouvelle et inquiétante que révèle, malheureusement pour moi, sans surprise, cette étude de DEMOS.

Pourquoi « sans surprise » ? Parce que je pense que cet affaiblissement de la démocratie et des valeurs fondamentales de l’Union c’est aussi l’un des résultats de décennies de néolibéralisme sauvage, de mépris envers l’Etat, de mépris envers les règles, qui a, à mon avis, donné impulsion à la corruption et à la violation des lois fondamentales dans plusieurs pays européens. 

Par exemple, la faiblesse de notre démocratie en Italie est le résultat de la force de l’argent dans la politique. C’est l’un des éléments de la culture néolibérale qui a dominé malheureusement dans le monde occidental pendant ces dernières années. 

Et il faut dire aussi que l’Europe porte sa responsabilité, puisqu’elle n’applique pas de la même façon ses règles, d’une politique à l’autre. Très dure, très sévère quand il s’agit de l’économie, de la finance et des budgets nationaux : le 3%, la nouvelle religion européenne; très faible, par contre, quand il s’agit des valeurs fondatrices de l’Union. 

Il y a une responsabilité de la hiérarchie européenne dans ce sens, il faut le souligner, en lançant un appel à toutes les forces démocratiques européennes à la cohérence envers le respect des valeurs de dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, d'État de droit ainsi que le respect des droits de l'homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités.

Ces valeurs, énoncées dans l'article I-2 du traité, jouent un rôle important, notamment dans deux cas concrets. 

Premièrement, dans l’adhésion d'un nouvel Etat membre.
Deuxièmement, dans la suspension des droits d’appartenance à l’Union européenne d’un Etat qui ne respecte plus ces valeurs.

Si le premier cas est systématiquement appliqué, le second – nous le savons - est toujours éludé. Ce qui n’est pas acceptable, à mon avis : on cohabite dans l’Union européenne avec des pays avec lesquels l’on aurait des problèmes objectifs s’ils étaient candidat à l’accès dans l’Union-même. 

Il faut réagir, il faut poser ce problème, il faut demander de la cohérence – je me réfère aux Populaires, aux Libéraux . 

Laissez-moi conclure que je comprends qu’il n’est pas facile d’être cohérents. Je pense à Mme Merkel et à la responsabilité des Chrétiens-démocrates allemands d’avoir accueilli, parmi les Populaires européens, Berlusconi et Orban : quand l’on est assis à coté de Berlusconi et Orban il n’est pas facile d’être cohérents avec les valeurs de la démocratie, des droits et des libertés fondamentaux. 

C’est pour cela, je pense, qu’il faut bien sûr étudier, il faut se battre, il faut poser le problème, qui n’est pas un problème de la gauche. C’est un grand problème de crédibilité, je pense qu’il est exactement à ce niveau qu’il faut poser cette question politique que cette étude aussi confirme qui existe et sur laquelle les socialistes doivent insister et insérer dans le débat publique.

Merci.

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