Notizia d'agenzia
27 febbraio 2016

L'Internationale socialiste est morte, vive le rassemblement mondial de la gauche

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BRUXELLES 
(BELGA) L'ex-Premier ministre italien Massimo D'Alema plaide en faveur d'un rassemblement mondial des progressistes, avec les démocrates américains, sur les cendres de l'internationale socialiste, "une organisation du siècle passé", devenue un "club de petits partis" après que les plus grands l'aient abandonnée.
Ce rassemblement est le levier nécessaire pour contrer la toute-puissance de la finance qui, par sa globalisation, a réduit à néant le projet solidaire de la gauche resté calqué sur celui de l'Etat-nation, observe l'ex-chef de file des sociaux-démocrates italiens, aujourd'hui à la tête du centre d'études des socialistes européens.
"Progressive" peut être l'élément de convergence avec les Américains, estime-t-il alors que les Liberals sont autrement connotés en Europe et que le socialisme ne peut être évoqué aux Etats-Unis pour des raisons historiques et culturelles. Cette gauche mondiale avec les démocrates est nécessaire, souligne M. D'Alema, pourtant critique à leur égard alors que la famille Clinton participe au système de "ploutocratie" qui régit le pays, outre-Atlantique.
Pour insuffler la solidarité internationale, il convient de doter le monde d'instruments politiques tels qu'une "World Tax Administration", a indiqué M. D'Alema, faisant sienne la proposition de l'économiste français Thomas Piketty, à l'occasion d'un chantier des idées du PS s'interrogeant samedi sur le rôle des socialistes dans un "monde en crises". Ces instruments doivent être les réponses politiques aux victimes des inégalités et aux désenchantés qu'instrumentalisent les mouvements populistes, ajoute-t-il.
La gauche doit reprendre le flambeau, a dit l'ex-président du conseil italien, en jouant un rôle moteur, notamment au niveau européen, principale organisation politique multinationale au monde. Il a appelé à la création d'une "grande convention européenne", émanant des "coalitions of the willing" rassemblant les socialistes favorables à l'émergence d'une Europe fédérale, ainsi que les libéraux et les chrétiens-démocrates partageant le même objectif. L'actuel système démocratique européen partagé entre le Conseil, la Commission et le Parlement ne fonctionne pas, observe-t-il.
M. D'Alema voit en Elio Di Rupo, "un des leaders qui pourrait être le point de référence" de cette avancée. Constatant que l'Europe est en panne, le président du PS a dit souscrire à l'analyse de son camarade italien. "Je ne crois pas du tout qu'à 28 on puisse avancer, aller plus loin. Aller plus mal, oui", a-t-il enchaîné. Lui qui a participé à de nombreux sommets européens, comme M. D'Alema, souligne "le caractère vague et réducteur" des dernières décisions adoptées. On ne peut pas avancer avec les Etats-nations, a-t-il précisé, invitant à faire de la convergence fiscale le premier chantier de l'approfondissement co mmunautaire, avec, par exemple, un objectif à dix ou vingt ans.
Président de l'Assemblée constituante tunisienne, Mustapha Ben Jaafar, dont le pays est le seul parmi ceux qui ont traversé le Printemps arabe, susceptible de réussir une transition démocratique aboutie, a invité l'Union européenne à plus d'humilité face à l'accueil des réfugiés. La Tunisie en accueille près d'un million, soit dix pour cent de sa population.
Egalement invité de l'atelier, le président de la Confédération européenne des syndicats et de la FGTB Rudy De Leeuw a également souligné la nécessité d'approfondir l'Europe fédérale, au nom de la lutte contre le "nationalisme" qui gangrène le continent.

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